Le Notaire victime par ricochet de l’escroc en fuite au Pérou

Lire l’article de L’Indépendant du 05 Septembre 2012 (Laure Moysset)

 


En fuite au Pérou, l’escroc catalan refait parler de lui à Perpignan

Louis-Paul Pous, «arnaqueur de haut vol», avait été condamné à Perpignan en 2009. Depuis, il est en cavale. Une affaire judiciaire et un nom bien connus des Catalans (lire ci-dessous), celui de Louis-Paul Pous, volatilisé depuis plusieurs années, ont soudainement refait surface hier lors d’une audience au tribunal d’instance de Perpignan.

Là, Gilbert Birbès, assisté de Me Olivier Massal (Alès), étaient venus réclamer à un notaire, Me Ribes, des dommages estimés à environ 500 000 euros dans le cadre de la vente d’un terrain à Argelès en 2006. A cette époque, Gilbert Birbès, ingénieur retraité de la DDE, était gérant d’une SCI avec deux autres associés. Pour régler les questions administratives et vendre les biens de la société, il avait alors donné procuration en 2004 à un certain Louis-Paul Pous.

Or, début 2006, il apprend que celui-ci a vendu le terrain mais qu’il a également empoché les sommes, affirmant que les parts de la SCI lui ont été cédées. En mai, une plainte avec constitution de partie civile est déposée contre Louis-Paul Pous qui, en octobre 2009, est condamné par le tribunal correctionnel de Perpignan pour “escroquerie, faux, usage de faux” à plusieurs années de prison ferme, à verser 450 000 euros de dommages plus le remboursement d’arriérés divers. Or, le prévenu n’est pas là. Un mandat d’arrêt international est délivré à son encontre car il s’est mis en cavale, emportant son butin. « On ne l’a pas retrouvé depuis ? » interroge le président. « Non, mais on sait où il est…, glisse Me Vial. Il est au Pérou, à Lima où il se fait passer pour un Marquis ou un comte et où il se dit avocat ».

Louis-Paul Pous flamberait au soleil, se prétendant tantôt de l’aristocratie, tantôt juriste, tantôt journaliste. En spécialiste de la tauromachie, il aurait même postulé pour prendre en charge l’ensemble des animations des arènes Plaza de Acho, les plus vastes d’Amérique du sud mais sa candidature aurait été refusée. « C’est une escroquerie de longue haleine avec un arnaqueur de haut vol », a insisté hier Me Vassal qui, à la demande de son client, a finalement décidé de se retourner contre le notaire qui a acté la vente. Motif ? « Ne pas avoir effectué les vérifications qui s’imposent ». « Il y a des incohérences qui auraient dû attirer son attention. Il n’a eu le (faux) acte de cession des parts qu’après la vente. M. Pous a fait changer le siège social la veille pour pouvoir obtenir un Kbis provisoire et comme il était radié, pour pouvoir ouvrir un compte pour transférer l’argent ».
« Le notaire avait un doute et a envoyé un courrier à M. Birbès qui n’a jamais répondu, rétorque Me Vial. Il y a eu une assemblée générale, cosignée par les deux autres associés, pour valider la vente. Le Kbis fait apparaître que M. Pous est associé et Me Ribes n’avait d’ailleurs besoin d’aucun autre document ». Décision le 29 octobre.

Deux visages

On lui aurait donné « le bon dieu sans confession » racontent ceux qui ont croisé le chemin de Louis-Paul, qui se fait aussi appeler Jean-Paul ou Jean-Louis.
Originaire de Collioure, l’homme, président de la confrérie de la Sanch du village, présentait bien et « n’hésitait pas à aller remplacer les fleurs fanées de l’église ». Tous ont donc été surpris de découvrir son autre visage en 1995. Ancien conseil juridique, radié du tribunal de commerce en 1991 et du registre des travailleurs indépendants en 1994, avocat exerçant illégalement, il a été mis en examen à cette époque pour avoir monté un cabinet clandestin de recouvrement de créances au marché St-Charles. Des créances qu’il empochait pour une magouille alors estimée à plusieurs centaines de milliers de francs.

Le Notaire victime par ricochet de l’escroc en fuite au Pérou

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